24.1.11

Comme chez soi.

gris, gris, gris.
et flottant.

Ce qui manque de là-bas, une ivresse, l'intensité.
Paris devenue trop lente et molle.
Couche-tôt de cadres en bonnets de nuit.

Finalement, s'enfermer.
La chambre accueillante, des heures isolée par la musique furieuse 
ou le silence du sommeil des autres.

Les fêtes qui crachent des rires chargés d'alcool par la fenêtre sur le boulevard, ça ennuie d'avance.
Passer à peine. déposer le manteau dans l'entrée.
En embrasser quelques uns.
Boire un verre ou deux dans la cuisine surpeuplée.
Partir tôt en prétextant la fatigue ou une affreuse migraine. 

Les rues désertes.
l'appareil photo à la main.
La magie est brisée.

Rentrer seule.
Se coucher dans lui.
Son absence plus presente que tous ceux qui s'offrent en désir compensatoire ou exutoire.

Désormais, quelque chose d'ici est mort pour moi. Une attache. Les marques, les repères ne sont plus l'émotion du souvenir ravivé. C'est l'impossible du futur dans un présent contrarié. Il y a les amis, et même en eux je choisis ceux qui me laissent refaire ce que nous faisions ensemble, ce que notre histoire à ancré d'amour autour des berges du canal désormais hérissées de barrières, creusées de tranchées d'où s'écoule une boue jaunasse de terre sableuse.

Ces derniers mois à changer si souvent de ville, son corps contre le mien dans un lit ou un autre, est devenu mon seul territoire. Aujourd'hui, chez moi à Paris sans lui, je suis comme en exil.

Toute ma vie dans quelques sacs et mes habitudes pour prendre possession d'un lieu, quel qu'il soit. Les livres et les carnets à côté du lit. Autour, certaines dispositions de confort et de beauté.
Et lui.


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